mercredi 3 décembre 2008

de l'expérience du collage au concept signifiant/signifié

Lors du module d'une semaine "Valoriser les produits des métiers de bouche par la créativité" (animée dans le cadre de la formation continue de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat de Loire-Atlantique à Sainte-Luce destinée aux adultes pour les CAP Boucher, Pâtissier et Boulanger), je demande aux participants de réaliser un collage permettant de faire deviner un goût sans le nommer et sans utiliser d'images directement descriptives (signifiants). Il s'agit pour moi d'aborder les notions de signifiant/signifié sans trop entrer dans des considérations théoriques rébarbatives.

Les métiers de bouche sont directement concernés par ce concept à travers leurs communications, lieu de vente et leurs produits mêmes. Comprendre, dès ce stade d'apprentissage du métier, que la maîtrise du savoir-faire technique de production ne fait pas tout dans le succès d'une telle activité, passe pour moi, par cette étape.

Pour transformer cette notion complexe en expérience accessible, le jeu de la "devinette" est un outil formidable : par la pratique de la contrainte de représentation de sensations, donc éloignée d'éléments tangibles a priori, l'apprentissage du décalage entre ce que l'on veut dire et ce que les autres perçoivent, apparaît de façon flagrante et difficilement contestable par les apprenants. Ainsi la suite du module, concernant les choix "esthétiques" liés à ces métiers, est perçue comme un ensemble de solutions pour limiter les interprétations hasardeuses et non voulues de leurs futurs clients vis à vis de leurs future boutique (pour ces entrepreneurs en devenir) ou de leurs employeurs (pour les salariés qu'ils sont déjà en alternance). L'importance de guider au maximum le message implicite de son travail devient le fil rouge de la semaine et je l'espère une graine semée dans les esprits pour plus tard.

Voici quelques exemples réalisés le 3 novembre dernier :

Kevin, en boulangerie, décrit ici la badiane.


Voici la production de Vincent, aussi en boulangerie, qui représente la cannelle.



Magali, en pâtisserie, joue avec le praliné.


Puis, en forme de clin d'oeil, Hadrien en boucherie, construit du signifiant sur le thème du goût du sang, en dehors de la consigne (puisqu'il utilise du figuratif au premier degré) mais me permet ainsi d'illustrer, auprès du groupe, les notions d'interprétations possibles liées aux référents de chacun et à l'imaginaire collectif, notions abstraites et ambiguës qui prennent ici tout leur sens auprès de ce public pas toujours aussi ouvert à ce type de réflexion complexe.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pas mal le goût du sang :-)